L’IVV attaque Dominique Giroud pour concurrence déloyale

L’Interprofession de la Vigne et du Vin du Valais (IVV) a déposé une plainte pénale pour concurrence déloyale contre Monsieur Dominique Giroud. Elle souhaite faire toute la lumière sur des infractions qui portent directement préjudice à la vitiviniculture valaisanne. Suite aux révélations diffusées par différents médias, notamment la RTS dans son émission Temps Présent du 22 janvier 2015, le comité de l’IVV s’est intéressé aux déclarations que Dominique Giroud a faites aux inspecteurs de l’administration fédérale des contributions. Dominique Giroud déclare avoir acheté pour plusieurs centaines de milliers de francs de raisin au noir et ceci, grâce à des fausses factures. Si c’est le cas, cela a créé une distorsion de concurrence et une baisse généralisée de la rentabilité de la vitiviniculture valaisanne. Après avoir analysé la plausibilité d’infractions graves et récurrentes contre l’AOC Valais, le comité de l’IVV a mandaté un avocat spécialisé pour réaliser un avis de droit. Il ressort de cet avis de droit qu’il y a des présomptions sérieuses de concurrence déloyale ainsi que de diverses infractions pénales qui concernent notamment les consommateurs et toute la filière vitivinicole.

Défendre le bien commun qu’est l’AOC Valais
La branche viticole prend très au sérieux ces accusations graves et souhaite que toute la lumière soit faite et que tous les éléments d’intérêt public soient connus. L’IVV défend l’immense majorité des acteurs de la branche, qui se battent en permanence pour améliorer et faire évoluer leurs produits, leurs terroirs et leurs cuvées. Ces professionnels bénéficient de l’effort collectif, de tout ce qui a été fait depuis plus de 150 ans pour promouvoir les vins valaisans. L’AOC est un bien commun qu’il faut absolument défendre. Tous les membres honnêtes de l’IVV, vignerons, caves, propriétaires encaveurs, coopératives, qui respectent les règles, sont les victimes des tricheurs: la baisse des prix du marché entraîne une baisse des revenus pour les vignerons, ce qui porte une atteinte massive à la fiabilité des produits de la viticulture valaisanne.

Le devoir de saisir la justice
Conformément à ses statuts et aux missions officielles qui lui incombent dans le domaine de l’économie vitivinicole en Valais, l’IVV a décidé de saisir la justice. Elle aurait failli à son devoir si elle était restée muette car, selon ses statuts, son but est «d’assurer la défense des intérêts généraux de l’économie vitivinicole du Valais». C’est pour toutes ces raisons, qu’en date du 2 avril 2015, son comité a adressé au Ministère public du Canton du Valais une plainte et une dénonciation pénales.
Ce n’est pas de gaieté de cœur que le comité de l’IVV se lance dans cette bataille juridique, qui sera, à n’en pas douter, longue et pénible. Mais nous avons la conviction qu’il faut affronter ces difficultés avec courage pour permettre aux vignerons valaisans de construire un avenir serein sur un marché sain. Le comité de l’IVV est conscient de l’ampleur de la charge de travail qu’implique une enquête sur les faits reprochés à Monsieur Giroud. Mais les intérêts importants de tout un pan de l’économie valaisanne et l’atteinte portée à la réputation du canton commandent la mise en œuvre de moyens nécessaires à l’éclaircissement des faits.

Source: communiqué de presse de l’IVV du 18 mai 2015

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Journaliste indépendant et créateur de RomanDuVin.ch, Alexandre Truffer écrit régulièrement pour Le Guillon, la revue des vin vaudois, Terre & Nature et VINUM, le magazine européen du vin.

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