Les vins d’Andorre

Avec ses sept hectares de vignoble et une production qui ne dépasse pas les 30’000 bouteilles, Andorre importe la grande majorité des crus qui sont consommés sur son territoire. Pour découvrir les vins d’altitude de la coprincipauté, il faut se rendre sur place. Depuis deux ans, un salon des vins organisé par le gouvernement, la Trobada de Microproductors de Vi (Réunion de Microproducteurs de Vin) à lieu à Sant Julià de Lloria.  Cette manifestation permet de déguster les vins des quatre caves andorranes ainsi que de découvrir une sélection très intéressante de producteurs des deux côtés des Pyrénées.
Mille ans de mystères
Les premières mentions du vignoble d’Andorre remontent au début du 10e siècle. En 903 et 904, Sunifred, le comte d’Urgell, en Catalogne actuelle, acquiert deux vignes à Andorre. Jusqu’en 1265, une vingtaine de textes médiévaux mentionnent des ventes ou échanges de vignes. Si la relative abondance de textes dans ce petit territoire catalan  apparaît surprenante, la disparition de toute référence concernant Vitis Vitifera pendant les deux siècles suivants l’est encore plus. Il faut en effet attendre le 16e siècle, pour que la vigne soit à nouveau mentionnée dans les archives de la coprincipauté avant de disparaître à nouveau (à l’exception de deux actes notariés en 1648 et 1861) du pays. Petit âge glaciaire, épidémies de peste, crise économique, développement du négoce sont avancés, sans grande conviction, par les érudits pour tenter d’expliquer ces mystérieuses disparitions.

Les vins de Casa Auvinya Photo: màd  Casa Auvinya

Les vins de Casa Auvinya
Photo: màd Casa Auvinya

Les vins d’Andorre
Casa Auvinyà
Imagine 2013
Mélange de Viognier (50%), de Pinot Gris (40%) et d’Alvarinho, cet assemblage possède un nez frais et complexe où se marient les notes florales et minérales, ainsi qu’une pointe d’agrumes. En bouche, fraîcheur et tension restent les maîtres mots de ce blanc équilibré.
Prix : 30 euros

Evolució Pinot Noir 2013
Robe claire, nez expressif qui mêle des fruits rouges frais ainsi que des arômes floraux (violette, une pointe de gentiane) et une bouche sapide au fruité élégant composent un Pinot plutôt délicat, de type «nordique» qui possède plus de caractère que la première impression ne pourrait le laisser supposer.
Prix : 40 euros

Evolució Syrah 2013
La robe offre un rubis dense et profond. Le nez mêle des notes florales et un rien animales. La bouche soyeuse et fruitée portée par une délicate trame minérale se distingue plus par sa fraîcheur que par sa puissance. La vinification est précise, mais ce rouge planté à la limite de sa zone d’acclimatation manque un peu de concentration.
Prix : 40 euros

Casa Beal
Cim de Cel 2012
Ce pur Gewürztraminer cultivé entre 1050 et 1150 mètres a reçu une grande médaille d’or lors de l’édition 2014 du concours International Wine Guide. La robe jaune paille et le nez assez fin, voire discret, annoncent un vin plutôt délicat et élégant au profil variétal peu marqué. En bouche, la densité, la rectitude et la longueur de ce blanc structure promettent un potentiel de garde conséquent. Promesse tenue avec le 2009, toujours moyennement expressif au nez, mais dont la bouche bien définie et racée a gagné en puissance tout en conservant une remarquable fraîcheur.
Prix : 50 euros

Borda Sabaté
Escol 2011
Ce pur Riesling présente une robe brillante légèrement dorée. Le nez expressif et fruité où pointent quelques notes pétrolées ne laisse pas de doute sur l’identité du cépage. L’acidité tendue équilibre une bouche volumineuse qui se termine par une finale fraîche et rectiligne où se mêlent les arômes de poire, de pêche blanche et d’hydrocarbure déjà présentes au nez.
Prix : 45 euros

Torb 2011
Robe rouge dense, nez expressif de fruits rouges mâtiné de notes épicées et torréfiées, attaque fraîche, bouche dense, matière mûre, fruité croquant et finale persistante teintée de notes épicées composent un rouge structuré élaboré à partir de trois cépages : Cornalin (50%), Merlot et Syrah.
Prix : 39 euros (50 cl)

Cellar Mas Berrenguer
Tancat de Rocafort 2012
Ce Chardonnay est en partie élevé en barriques d’acacia et de chêne. Il présente une robe dorée ainsi qu’un nez expressif où dominent les notes de vanille et de miel. En bouche, l’attaque vive et la finale persistante encadrent un blanc relativement gras et ample porté par un élevage encore un rien dominant.
Prix : 25 euros

Cet article fait partie dossier sur le vignoble d’Andorre paru dans l’édition de mars 2015 de VINUM.

About the Author:

Journaliste indépendant et créateur de RomanDuVin.ch, Alexandre Truffer écrit régulièrement pour Le Guillon, la revue des vin vaudois, Terre & Nature et VINUM, le magazine européen du vin.

Post a Comment

You must be logged in to post a comment.