By 22 avril 2020 0 Comments Read More →

Chasselas et Gamay: un couple atypique

Pour illustrer notre duo de cépages traditionnels, nous avons rencontré Sarah Meylan et Bertrand Favre. Tous deux se sont illustrés au Grand Prix du Vin Suisse 2018. Elle en remportant la catégorie Gamay, lui en s’adjugeant le Prix Bio Suisse avec son Chasselas non-filtré. Deux titres qu’ils ont bien sûr fêtés ensemble puisque nos deux professionnels, qui s’occupent chacun de leur propre domaine, sont mariés depuis treize ans.

(c) Régis Colombo www.regiscolombo.ch Geneve Vinum

(c) Régis Colombo
www.regiscolombo.ch
Geneve Vinum

«Depuis quelques années, les connaisseurs reviennent aux essentiels : le Chasselas et le Gamay. Ils ne se contentent plus de les déguster et de repartir avec une bouteille d’un assemblage rouge élevé en barrique», explique Sarah Meylan du Domaine de la Vigne Blanche qui a remporté la catégorie Gamay du Grand Prix du Vin Suisse en octobre 2018. «Le millésime 2017 a été très apprécié cette année. Il a remporté une médaille d’or en juin à la Sélection des Vins de Genève et comme le Chasselas de la même année avait aussi été primé, nous avons reçu le Prix Tradition qui récompense la cave qui obtient la meilleure moyenne avec ses deux classiques. Il y a eu ensuite cette victoire au Grand Prix du Vin Suisse que nous avons pu fêter en famille… » La vigneronne est, en effet, mariée avec Bertrand Favre du Domaine de Miolan qui est aussi revenu de Berne avec un prix spécial, celui du meilleur vin suisse cultivé en agriculture biologique. «Après le Gamay, le Chasselas est le deuxième cépage le plus important de Miolan, confirme ce vigneron. Tous les essais de vinification sont réalisés avec ces deux variétés qui permettent de travailler avec subtilité tout en offrant une importante marge de manœuvre. Le non-filtré existe depuis huit ans, mais en 2017 il a été vinifié en levures indigènes. C’était un risque, mais qui s’est avéré payant. Grâce au Prix Bio Suisse, nous avons bénéficié d’une couverture médiatique importante.» Même son de cloche du côté de Cologny: «en termes de visibilité, c’était très important. Tous nos amis et tous nos clients en ont entendu parler. Ce qui a permis de renforcer encore l’image de ce cépage qui est devenu l’une des cartes de visite du Domaine de la Vigne Blanche. Avec les 1,4 hectares de Gamay que nous travaillons, nous produisons 4000 bouteilles du lauréat auxquelles il faut ajouter des parcelles destinées au rosé et d’autre à une déclinaison en barrique qui intègre l’Esprit de Genève.» Le Gamay distingué au niveau national né sur la parcelle qui a donné son nom à la cave. «La Vigne Blanche est orientée plein sud. Elle bénéficie d’une magnifique exposition. Le Gamay s’y plaît quel que soit la qualité du millésime. En 2018, année de sécheresse, les cépages modernes tels que le Gamaret ont beaucoup souffert. En revanche, les variétés traditionnelles telles que le Chasselas et le Gamay, qui ont eu plusieurs siècles pour s’adapter aux spécificités du climat et du terroir genevois, ont beaucoup mieux résisté.» Une conclusion que partage Bertrand Favre: « le regain d’intérêt pour le Gamay et le Chasselas constitue un juste retour des choses. Il me semble que le manque de maîtrise œnologique est l’une des raisons pour lesquelles ces classiques ont périclités. Si les vignerons du siècle passé avaient eu les connaissances et les moyens technologiques d’aujourd’hui, Chasselas et Gamay n’auraient jamais perdu le statut de rois du vignoble.»
Alexandre Truffer

Cet article est paru dans le dossier Chasselas et Gamay du hors-série Genève 2019.

Retrouvez ici les autres épisodes de Vin suisse et dormition

Merci aux partenaires ci-dessous de soutenir l’initiative Vin suisse et dormition

TER_LOGO_SOUTENONS_20

IVV-wine-at-home-instagram-Concours-1vaud

 

 

 

 

 

 

 

Printlogo_Grand_Cru swg

 

Logo_co

 

 

 

 

logo chamoson swiss wine_2017_DEFNEUCHATEL_rvb-G_FR

 

 

About the Author:

Post a Comment

You must be logged in to post a comment.